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MOT DE LA SEMAINE |
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Poésie : Au fil du jour |
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Paul Verlaine Arthur Rimbaud Louis Aragon Guillaume Appollinaire Charles Baudelaire Célia Bornert René Daumal (*) Jacques Prevert Pablo Neruda Raymond Queneau Silvaine Arabo Tagore |
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Il pleure dans mon coeur Comme il pleut sur la ville; Quelle est cette langueur Qui pénètre mon cœur ? Ô bruit doux de la pluie Par terre et sur les toits Pour un cœur qui s'ennuie Ô le chant de la pluie ! Il pleure sans raison Dans ce coeur qui écœure. Quoi! nulle trahison ?... Ce deuil est sans raison. C'est bien la pire peine De ne savoir pourquoi Sans amour et sans haine Mon cœur a tant de peine.
Paul Verlaine (1844-1896)
Romances sans paroles - Ariette III
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, Je dirai quelque jour vos naissances latentes : A, noir corset velu des mouches éclatantes Qui bombinent autour des puanteurs cruelles, Golfe d'ombres ; E, candeur des vapeurs et des tentes, Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombellles ; I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles Dans la colère ou les ivresses pénitentes. U, cycles, vibrements divins des mers virides Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ; O, suprême Clairon plein de strideurs étranges, Silence traversé des Mondes et des Anges : - O l'Oméga, rayon violet des Ses Yeux. Arthur Rimbaud
Voyelles L’avenir de l’homme est la femme Elle est la couleur de son Ame Elle est sa rumeur et son bruit Et sans Elle, il n’est qu’un blasphème Louis Aragon
le fou d'Elsa Il pleut des voix de femmes comme si elles étaient mortes même
dans le souvenir c'est vous aussi qu'il pleut merveilleuses rencontres de ma vie à gouttières et ces nuages cabrés se prennent à hennir tout un univers de villes auriculaires écoute s'il pleut tandis que le regret et le dédain pleurent une ancienne musique écoute tomber les liens qui te retiennent en haut et en bas. Guillaume Appolinnaire
Calligrammes Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.
Charles Baudelaire
petits poèmes en prose
Un jour, une étoile s'éteindra, Je veillerai encore sur le monde. Ensuite, les fleuves reprendront leur calme Et le vent cessera enfin de rire. Célia Bornert
Et moi qui m'étais cru poète,
je ne savais pas trouver les mots pour appeler le soleil. Je lui disais : Soleil ! sors de ton trou, casse le couvercle, frappe les brouillards, mange la nuit, dissous le noir, montre-toi. René Daumal - poète français (1908-1944)
http://www.franceweb.fr/poesie/daum2.htm
Vers la fin d'un discours extrèmement important le grand homme d'état trébuchant sur une belle phrase creuse tombe dedans et désemparé la bouche grande ouverte montre les dents et met à vif le nerf de la guerre la délicate question d'argent Jacques Prévert
Paroles - Dicours sur la Paix
Dans ma patrie on emprisonne les mineurs et le soldat commande au juge. Mais j'aime, moi, jusqu'aux racines de mon petit pays si froid. Si je devais mourir cent fois, c'est là que je voudrais mourir et si je devais naître cent fois c'est là aussi que je veux naître près de l'araucaria sauvage, des bourrasques du vent du sud et des cloches depuis peu acquises. Pablo Néruda
Résidences
Ce soir, Si j'écrivais un poème pour la postérité ? fichtre la belle idée je me sens sûr de moi j'y vas et à la postérité j'y dis merde et remerde et reremerde drôlement feintée la postérité qui attendait son poème ah mais Raymond Queneau
Le jour se leva : clarté de sable fin et oiseaux très blancs Foulement des dunes vierges mystères froissés L’aube avait son sourire habituel Son air dévêtu de grande dame" Silvaine Arabo
Si quitter ce monde est une réalité
aussi forte que de l'aimer, alors il doit y avoir une signification dans les rencontres et les séparations de la vie. Et si l'amour devait être déçu par la mort, le ver d'une telle désillusion rongerait toutes choses, et les étoiles mêmes se faneraient et deviendraient obscures. Tagore
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